А Monsieur le prof. Dmitri de Ott a St. Petersbourg

Abstract

Moscou le J-er Sept. 1897.

Mon cher ami,

Il’est, à mon avis, fort regrettable qu’aucun de ceux qui en avaient le devoir, n’a pas, dans deux circonstances solemnelles a St. Petersbourg, pris la parole au nom des medecins etrangers pour remercier non seulement les municipalitѐs et les médecins de Moscou et de St. Petersbourg, mais la nation russe toute entiere pour l'accoeuil plus qu’amical, fraternel, que nous médecins etrangers, nous avons reçu partout dans votre noble patrie.

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Il’est, à mon avis, fort regrettable qu’aucun de ceux qui en avaient le devoir, n’a pas, dans deux circonstances solemnelles a St. Petersbourg, pris la parole au nom des medecins etrangers pour remercier non seulement les municipalitѐs et les médecins de Moscou et de St. Petersbourg, mais la nation russe toute entiere pour l'accoeuil plus qu’amical, fraternel, que nous médecins etrangers, nous avons reçu partout dans votre noble patrie. C’est pour remplir cette lacune que je me permets avant de quitter la Russie, de vous adresser en mon nom et au nom des médecins italiens, dont je suis sȗr d’interpreter en ce moment les sentiments, cette lettre et vous temoigner l'expression de notre plus vive gratitude pour tout ce que les confreres russes out fait pour nous.

Et puisque je m’y trouve je suis trés heureux de 1’occasions pour vous dire combien de charme nous a offert votre interessant pays. Pour beaucoup de nous la Russie a ete une veritable revelation. Ce n’est pas que nous ne la connaissions pas au point de vue scientifique, car tout le monde connait fort bien les remarquables travaux que vous tous publiez. Mais le peysage, les coutumes, les monuments de vos anciennes villes telles que Kiew, Moscou, etc, nous etaient a peu pres inconnus. En entreprenant un long voyage en Russie on a certainement,–il faut 1’avouer, des craintes, indifinissibles, si vous voulez, de toute espece; mais toute crainte s’evanouie dѐs que l'on gravit le sol russe. Et je vous dirai que ces pleines immences dont les horisonts sont sans bornes infini, les chants religieux du peuple a 1’harmonie melancolique et plain de mysticisme, 1’hospitalite russe оu l'on vous accoeuille en vous embrassant et en vous admettant au foyer de la famille sont tons des choses charmantes qui causent la plus vive emotion et font naitre le vif desir de revoir ce pays mysterieux pour moi jusqu’a present.

L’émotion pour moi a été trés vive lorsque j’entendais continuellement crier a mes oreilles «Viva l'Italia» et quand tout le monde savant me parlait en italien en termes emus et impromptes a la plus vive sympathie pour «lа bella Italia». Ce n’est pas tout. J’ai eu I’honneur d’etre presenté'a a Leurs Altesse le Grand Due et la grande Duchesse Serge et tout les deux ils m’ont parlé de 1’Italie, de nos souvrains et surtout de notre Princesse de Naples avec une veritable grage. J’ai eu aussi 1’honneur, Vous le savez, d’etre hὁte en chemin de fer, de Son Altesse le Grand Duc Pierre—beaufrere de notre Princesse de Naples, et vous avez entendu en quels termes il me parlait, pendant le the, de l'Italie. J’ai vu honorer avec plaisir d’une façon unique par 1’enthousiasme populaire un de mes savants compatriotes le prof. Lombroso.

Eh bien! mon cher ami, tout cela ne peut pas être l’effet du hasard ou de la simple courtoisie des princes, des confreres aimables et du peuple, mais certainement 1’expression de sentiments affectueux pour ma chere patrie. Je dois dire, même a ce propos, que je remercie d’une fagon speciale la noble nation russe, qui rend hommage affectueux au nom d’ltalie. Je vous prie done, mon cher ami, de vouloir bien vous rendre auprés de tous vos compatriotes 1’inteprete le plus fidѐle de nos sentiments de reconnaissance. Pour mon compte personnel, je suis ravi mon cher ami, de mon voyage en Russie, puisqu’on m’a fete d’une facon dont je n’aurais jamais cru d’etre digne. L’impression donc que je raporte chez moi est immence et des plus belles.

Je me suis convaincu de visu que vous avez les plus belles institutions sanitaires et hospitaliaires; comme p. e. l'Jnstitut Imperial clinique d’accouchements et celui de la Grande Duchesse Helene Pavlovna; vous possedez des institutions scientifiques comme il n’en a nullepart-exemple noble et touchant VInstitut de medecin experimentale dȗ à la prodigalitѐ intelligente de Son Altesse le Prince Alexandre Petrovitch d’Oldenbourg. Honneur a Lui et la Duchesse d’Oldenbourg. Je me suis persuade que le progrés realise chez vous dans toutes les branches de commerce et de la science, surtout en medicine, est enorme et je ne crains pas de dire que en fait de science la Russie n’est nullement seconde aux autres nations.

La civilisation occidentals у marche aussi a grands pas. Et vous avez bien fait d’ouvrir les portes du pays aux savants du monde entier an moyen de plusieurs Ccngres pour la faire connaitre de prѐs; car en connaisant la Russie on doit l'aimer. C’est ma ferme conviction.

Enfin, recevez vous, mon cher ami, 1’expression de mes meilleurs sentiments pour tout ce que vous avez personnelement fait pour moi, en m’accablant, permettez moi l’expression, de la plus aimable et affectueuse hospitalite.

En vous serrant la main je ne vous dis pas adieu, mais au revoir, car je viendrai pour visiter de nouveau avec calme votre beau et tres interessant pays.

Viva la Russie!

Bien cordiellement a vous

Prof. La Torre de Rome.

P. S. Vous m’obligerez infiniment, en donnaut publicité a cette lettre.